Danse Macabre

Danse Macabre aurait put être d'une beauté parfaite si il n'y avait pas eu ses yeux. Deux abysses profondes, sombres de cruauté et changeantes dans lesquelles il est difficile de capter un sentiment, une émotion. Difficile, ai-je dis ? Pardon. Impossible. Des yeux d'un gris glacial, durs et sournois, qui font frissonner quiconque ose y planter le regard. Le matou n'est pas particulièrement haut sur pattes. Parfaitement proportionné. Son corps sable est fin, constellé de petites taches noires. Sa queue brune fouette l'air avec une impatience maitrisée, quel que soit le sujet de conversation. Ses longues griffes recourbées rentrent et sortent de la même façon qu'il aurait remué les oreilles. Naturellement.

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Danse Macabre est une métaphore de la cruauté. Ses pensées varient du coup d'état au meurtre simple et préparé. Tuer est son vice. Ses griffes s'enfonçant dans le flanc déjà tacheté de sang d'un faible. Il aime se sentir puisant, au dessus de la mort. La maîtriser, la provoquer. Ses nombreux camarades pourront observer une ambition sans bornes et un sang froid a tout épreuve. On pourrait tuer son chef sous ses yeux qu'il ne cillerait pas une fois de trop, et offrirai un coup de tête respectueux au meurtrier. Le matou est dévoué à son clan, ou plutôt à ses objectifs. Il est particulièrement fier et hautain. Danse Macabre ne donne son avis qu'en cas d'absolue nécessité, et évite de se dépenser pour rien. Il n'est pas faignant, mais intelligent. Ses terrains de prédilection son les hauteurs. Son corps finement ciselé par le Créateur lui permet de se mouvoir dans les cimes à la façon d'un écureuil. Celui qui le côtoiera sans s'en rapprocher le trouvera posé, charmant et empreint de bonnes manières.
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Le vent battait incessamment l'herbe de la colline. Un froid glacial régnait dans la pouponnière. Une boule de poils sablée ouvrit les yeux. La grande reine frissonna. Gris glacial. Le chaton ouvrit sa gueule rose. Ses petits crocs pointus luisaient dans l'obscurité. Il esquissa une sourire carnassier en direction de sa mère. Enfin. La chose qu'il attendait tant était arrivée ? Sa seconde chance. Il revivait. Et cette fois, il n'y aurait pas trois stupides guerriers du Tonnerre pour le tuer lâchement. Sa mâchoire se durcit. C'était étrange, cette sensation. Il venait de naître, et pourtant, il avait ses pleines facultés mentales. Il savoura sa petite victoire. Le temps de la paix avait assez duré.
Son nouveau mentor le considéra d'un air craintif. Nuage Macabre lui jeta un regard sournois. Si tout se passait bien, dans moins d'un lune, son mentor serait un chat mort.
Danse Macabre courait le long des fougères, tout en jetant des regards blasés derrière lui. Ce dogue en avait décidément après lui. D'un mouvement brusque des pattes arrières, il fit volte face et bondit sur le chien. Ses griffes meurtrières s'enfoncèrent comme du beurre dans le peau décharnée de son adversaire. Le sang jaillit à gros bouillons, tandis que le chien s'enfuit en gémissant. Danse Macabre s'accorda une minute de répit pour regarder avec satisfaction le sang de la misérable créature tracer une petit sillon rougeâtre dans la terre meuble. La matou sablé reprit son chemin vers la frontière du clan de la Rivière. Ils étaient trop nombreux. Avant le coucher du soleil, beaucoup d'eux aurait cessé de vivre. Il sourit et leva ses yeux gris vers l'astre de jour. La guerre avait commencée.